contes-histoires

Allez-vous les laisser pourrir ?

J’ai reçu de Chris, quelqu’un que je suis sur internet, cette histoire de pêches.

Les histoires de querelles entre deux personnes sont souvent reliées à notre cupidité, notre entêtement et notre obstination. Souvent, pour dénouer ces querelles, il s’agirait d’accepter avec joie ce qui est donné et surtout de ne pas en attendre plus. Car attendre c’est se donner le meilleur moyen d’être continuellement frustré(e). Vous seul(e) savez exactement ce que vous voulez. Alors donnez-vous -le. Voici la petite histoire:

Il y avait un couple qui se disputait sans cesse. Sur toutes ces années qui s’étaient écoulées depuis leur mariage, ils ne se souvenaient pas d’une seule chose sur laquelle ils avaient été d’accord. Après des décennies de pratique, la moindre circonstance était un motif suffisant pour s’engager dans une querelle. Comme deux petits enfants, essayant de voir lequel d’entre eux obtient le plus grand nombre de bonbons, ou lequel a le verre le plus plein, les deux conjoints vivaient avec la sensation d’être victime d’une injustice ou d’une injure.

« Tu en as plus que moi. » « Le tien est meilleur que le mien. » « La dernière fois, c’est toi qui a eu le plus gros. » « Je veux celui que tu as. »

Un jour, le mari qui rentrait à pied du travail, passa devant un potager voisin. Là, sur un pêcher plein de fruits pas mûrs, il y avait trois pêches mûres. L’homme franchit la clôture et vola les pêches.

Quand il arriva chez lui, il donna l’une des pêches à sa femme et garda pour lui les deux autres. En voyant cette attitude, la femme se mit à crier :

« Pourquoi me donnes-tu seulement une pêche alors que toi, tu en as deux ? J’ai passé toute la journée à la maison et j’y ai travaillé comme une esclave. Je mérite une autre pêche. En plus, qui me dit que tu n’en as pas déjà mangé une sur le chemin de la maison ? »

Le mari éclata. « Moi aussi j’ai travaillé toute la journée », cria-t-il, « et plus dur que toi. J’ai un chef à qui rendre des comptes. Je ne peux pas m’assoir tranquillement et prétendre que j’ai travaillé toute la journée, comme tu le fais. Je ne peux pas passer ma journée à regarder la télévision ou à discuter avec les voisins. De toute façon, c’est moi qui ai ramené les fruits. Je méritais les trois pêches. Tu devrais t’estimer chanceuse que je t’en ai donné une ».

Et ainsi continua la dispute. Les humeurs se crispèrent et le ton monta. Aucun des deux ne renonçait à sa prétendue position de supériorité morale. Vu de l’extérieur, ces quelques fruits ne semblaient pas constituer un motif suffisant pour que naisse un conflit générateur de tant de tension et de malheur, mais pour le couple cette dispute devenait une question de vie ou de mort.

L’un des deux pouvait avoir offert la troisième pêche à l’autre, mais aucun d’eux ne voulait faire le sacrifice. Ils pouvaient avoir proposé de couper cette pêche en deux, pour égaliser ainsi les portions, mais dans leur cupidité, aucun des deux n’était prêt à avoir autant de considération pour l’autre. Aussi bien le mari que la femme pensaient qu’ils méritaient la pêche plus que l’autre, et ils n’étaient pas prêts à céder. Partager n’était pas suffisant.

Lassé de l’attitude tenace de sa femme, le mari lui proposa un pari. « Je te parie ma deuxième pêche », lui hurla-t-il, « que tu es incapable de te taire et de rester en silence. Celui de nous qui restera le plus longtemps sans ouvrir la bouche aura deux pêches ».

La femme alla se coucher. Le mari s’étendit sur le canapé. Les deux étaient si déterminés à sortir vainqueur qu’ils conservèrent le silence. Ils maintinrent leur attitude toute la journée d’après, ainsi que les deux jours qui suivirent. Les jours passèrent. Ils refusèrent de bouger. Ils ne mangeaient pas et ne buvaient pas non plus.

Après une semaine de silence dans la maison, les voisins commencèrent à être intrigués. Quand ils se décidèrent à entrer pour faire leur enquête sur ce qui avait bien pu se passer, ils trouvèrent les deux époux allongés, blêmes et silencieux. Pensant que le couple était mort, les voisins contactèrent les services funéraires.

On les mit en bière dans des cercueils différents. Quand l’employé des pompes funèbres commença à clouer le couvercle du cercueil du mari, l’homme se mit à hurler, terrifié à l’idée d’être enterré vivant.

« Vous êtes fous ! Ne voyez-vous pas que je suis encore vivant ? cria-t-il. La femme sauta de son cercueil encore ouvert. « Eh, Eh !, s’exclama-t-elle ravie. « J’ai réussi. La troisième pêche est à moi ! »

Le mari et la femme sortirent en courant vers leur maison, en vue d’extirper la pêche à l’autre. Quand ils arrivèrent, ils virent que les trois pêches étaient toujours sur le plan de travail de la cuisine : pourries !

About the author

Chantal Lacroix

Je suis thérapeute en médecines douces depuis 1980. C'est la santé de mon fils, qui m'a ouvert à nouveau cette voie. À 20ans je m'étais inscrite à la faculté de médecine à Montréal ou j'ai fait 2 ans. J'ai du abandonner par manque de moyens financiers. Mais 20 ans plus tard, tout ce que j'ai appris en médecine m'a servi de nouveau.

À ma pratique d'acupuncture, j'ai greffé avec les années l'aromathérapie, l'homéopathie, la biologie totale ou "médecine nouvelle du Dr Hamer" et cela toujours dans la quête de trouver une solution pour la santé de mon fils. Un mois avant que je débute le cours en Biologie totale, mon fils est décédé d'un choc anaphylactique (allergie monstre aux arachides).
Avec ce cours, j'ai compris que les conflits biologiques non réglés des générations antérieures, ont une répercussion sur les générations suivantes. De plus cette approche m'a permis de constater, comme disait les médecins chinois de la Chine Antique, que les émotions sont la première cause des maladies.