La société de consommation dans laquelle nous vivons, nous fait minimiser le travail des autres, souvent c’est un du pour nous.
En fin de semaine j’ai fait une expérience qui m’a fait voir le travail différemment. Mon voisin a reçu au cours de la semaine dernière 20,000 plans de fraises qui lui ont été livrées dans des barquettes de 150 plans. S’il ne veut pas perdre ses plants, il doit les repiquer rapidement en terre. Je me suis dit en quelques jours cela sera fait.
Mais avant de les mettre en terre, il y a eu beaucoup de travail et de sueurs pour préparer le terrain. Le voisin a labouré sa terre, qu’il a ensuite ameublit en retirant roches et grosses mottes de foin. Finalement une machine spéciale multifonctions a fait des rangs sur élevés en monticule d’un peu plus de deux pieds de large sur trois cent quatre-vingt pieds de long. Des rangs de ce genre il y en a au moins trente. La multifonction mettait également en place un système d’irrigation et une toile géotextile qu’elle perforait en quiconque à tous les pieds. Il ne restait qu’à planter les plants de fraises.
Je me suis dit en deux jours cela va être terminé. Toute la famille et les parents du voisin étaient au champ. Je me suis dit, je vais aller leur donner un petit coup de main. À la gang cela va être terminé en peu de jours. Mais erreur de jugement de ma part.
J’en ai planté 2 heures accroupie dur les genoux en prenant attention de ne pas enterrer le cœur du plant de fraise. J’en ai peut-être planté une quarantaine de plans durant les 2 heures. Je ne sentais plus mes genoux, le dos me parlait de sa souffrance avec le soleil qui nous tapait sur la tête. Les voisins arrêtèrent de planter à midi pour reprendre à la tombée du jour pour avoir un peu de fraîcheur. Après le souper, mon corps qui me criait de partout c’était calmé. Je décidai donc de retourner faire une heure de travail avant la noirceur. Mon travail cette fois était d’accompagner la grand-mère à sortir les plans de la barquette et de les placer vis-à-vis les trous qui avaient été perforés dans la toile. Pas de problème, c’est facile de faire cela. J’en ai fait environ une heure sur un rang et demi.
Eh bien, mes muscles fessiers n’ont pas apprécié la chose. Le lendemain, j’avais de la difficulté à marcher, m’assoir dans mon fauteuil était presque douloureux et je retardais le plus longtemps possible d’aller à la toilette, car ce siège était une torture. J’ai dû prendre une journée complète pour me remettre de mon expérience.
Maintenant, quand je mangerai des fraises, je bénirai d’abord les personnes qui ont eu la vaillance, l’endurance et la patience de les mettre en chantier, de les planter et de les ramasser ce qui doit faire travailler d’autres muscles du corps.
Morale de cette expérience
Tout travail, quel qu’il soit, a son lot de peines, de joies et de souffrances corporelles. Tout travail, même le plus humble doit-être reconnu et apprécié au même titre que tous les autres, car le travail de chacun est unique et essentiel à chacun d’entre nous.
Comme c’est la fête du travail, j’en profite pour remercier toute personne qui travaille, qu’elle reçoive un salaire ou non, car chacune de ces personnes est un chaînon important à ma survie.
GRAND MERCI À VOUS TOUS ET TOUTES !