Avant que l’électricité fasse partie de nos vies, les rues étaient illuminées par des poteaux alimentés au gaz. Le soir venu, un « allumeur » passait pour mettre en fonction les lumières de rues et au petit matin un « éteignoir » passait pour les éteindre.
Cela m’a inspiré un poème sur les éteignoirs que nous avons dans nos vies. Ils peuvent éteindre à jamais le potentiel d’un enfant, lequel se retrouve soixante ans plus tard, déçu et bourré d’antidépresseurs et d’anxiolytiques. Sa vie est plate, ennuyante, inintéressante, attendant qu’une âme non éteinte le rallume.
Ce poème date des années ’80. Mes enfants étaient jeunes. J’avais remis ce poème à mon mari qui répondait « non » invariablement à toutes demandes que les enfants lui adressaient. Cela me mettait hors de moi. Il faut comprendre qu’à l’âge de 6 ans, mon mari était pensionnaire chez les frères et qu’il sortait à Noël et à l’été. Donc fallait obéir et faire ce qui était au programme.
Les parents ont beaucoup d’attente face à leurs enfants :
- Qu’ils soient gentils,
- Qu’ils rendent services
- Qu’ils écoutent
- Qu’ils ne fassent pas de bruit
- Qu’ils soient adultes et prennent les responsabilités qui vont avec ce statut.
- etc.
Je ne blâme personne, car être parents n’est pas facile. Nous avons aucune préparation à ce grand rôle de notre vie. Comme référence nous avons nos parents qui agissaient ainsi. Donc on répète le scénario des générations antérieures même s’il a été désastreux pour nous. Voilà ma petite introduction à ce poème que je vous fais parvenir surtout comme une réflexion. Si vous aimez, n’oubliez pas de le mentionner dans la colonne de droite. Si vous n’aimez pas vous pouvez me laisser un commentaire et me faire part de votre réflexion.
Les Éteignoirs
De toute éternité
Je rêvais de venir sur Terre
vivre l’harmonie de cet Univers
dans la non-violence
Des cycles harmoniques du Ciel et de la Terre.
Dès ma naissance
Les remous terrestres m’aspirent
Dans un Abime obscur
Où mes rêves se voient comprimés
Cristallisés
Enfouis dans des profondeurs puantes
On me prend ma volonté
On me propose les émotions à vivre
On nourrit mon intellect de théories vides
On ficelle mon imagination
On élimine ma créativité
On viole mon corps de mille corruptions
Pourtant
Tout au fond de mon cœur
J’y vois l’ÉTINCELLE DE VIE
Explosion de lumière
Nitescence sans frontière
Accepterais-je de mourir
Pour garantir la survivance de système éphémère
Me résignerais-je à m’éteindre à tout jamais
Pour vivifier ces vampires agonisants
Chaleur surgissant de mon être
Seras-tu assez puissante
Pour que ces milliers d’éteignoirs
Fondent comme glace au soleil
Pour que ces épais brouillards
S’estompent comme nuit
À la pointe de l’aurore
Pourtant
Ils me ressemblent ces éteignoirs
Mais..
De l’extérieur vient leur lumière
Ils vampirent le feu de l’autre
Croyant s’animer
Ils se cristallisent en éteignoirs
Les voilà
Dans leur mission d’avorteurs
Transformés en assassins de rêves
En faucheurs de joies
En troubleurs d’harmonie
En étouffeurs de liberté
Laissant sur leur passage
D’épaisses fumées noires
Brouillards anémiants
N’en finissant plus de rabattre le feu de l’enfant
Rêve de lumière
Opacités écœurantes
Étouffantes
Vous êtes écrans isolants
Dissimulant sous ce voile putride
La flamme dansante
Dans le cœur d’enfants
Mercenaire de la destruction
De la violence
Vous n’avez pas le droit de crever les rêves
Dans les yeux émerveillés d’enfants
Vous n’avez pas le droit de sabrer l’espoir
Dans le cœur dénudé du mendiant
Dans mon âme
J’ai MILLE SOLEILS
Anéantissant
Dissipant vos brouillards anémiants
Dans mon cœur
J’ai l’AMOUR
Rallumant
Vivifiant la FLAMME DE VIE
AMOUR ET LUMIÈRE
Jaillissant de mon être
Tel un torrent surgissant de la terre
FEUX DE CONSCIENCES CRÉATRICES
Par l’AGIR INVISIBLE
Semez dans tous les azimuts
Le vent de la JOIE
Le vent de l’AMOUR
Le vent de l’HARMONIE
Le vent de l’ACCOMPLISSEMENT
DE L’ÊTRE QUI EST