Est-ce le désordre dans toutes les pièces ? Et pourquoi ?
Votre mari est traineux, vous enfants ne ramassent rien et laissent tous leurs jouets à la traîne, vous, vous vous fouettez à l’occasion pour ramasser le pire, mais vous n’y arrivez pas non plus, car vous avez fait vos 7 heures de travail à l’extérieur. Vous vous sentez responsable de tous ces travaux de maison non faits. Vous en avez mare. Je vous comprends. Laissez-moi vous raconter une petite histoire.
Voici un petit topo de ce que je vivais vers 35 ans. Je travaillais à plein temps au gouvernement, j’avais deux enfants, une fille et un garçon. Ce dernier était très traineux. De plus, il souffrait d’asthme sévère et généralement nous passions nos nuits à dormir sur les chaises de l’urgence.
J’étais épuisée, mais comme je suis bourrée d’énergie, cela ne paraissait pas trop. Le comble c’était mon mari, également traineux. Lui c’était les journaux, les revues et les livres qui trainaient partout où il avait passé quelques moments. Mais ce n’était pas le pire pour moi, la cerise sur le gâteau et qui provoqua chez moi un débordement, c’était le dessous de la table de la salle à dîner. Mon mari s’y installait pour lire ses nombreux journaux et pour se mettre à son aise, retirait ses souliers et les laissait là gisant sous la table. La fin de semaine, c’était la période du ménage d’une grande maison, le lavage, le repassage et la « boustifaille ». Quand la balayeuse coinçait sur 5 à 6 paires de chaussures, sous la table de la salle à dîner, je pétais un plomb. Me voilà à quatre pattes pour m’empiler les souliers dans les bras et les monter dans son garde-robe au deuxième étage.
Cela me mettait tellement en rogne que j’en avais pour deux jours à ne pas lui parler.
Il faut vous dire que l’état émotionnel remonte à mes 12 ans lorsque j’étais grande pensionnaire. Les filles, dont le père n’était pas un professionnel tel qu’avocat, médecin, ingénieur ou architecte, devaient à tous les samedis lors de notre douche ou bain hebdomadaire, se taper le cirage des souliers de ces demoiselles bien nées, c’était un privilège pour elle. Pourtant je payais le même prix qu’elles. Quand j’ai réalisé cela, j’organisai une grève avec les cireuses de souliers et le concours des externes, car il fallait bien manger. Cela dura trois jours, et nous avons négocié l’abolition de ce privilège et de certains autres.
Après avoir dit maintes fois à mon mari de ramasser ses souliers et d’une conséquence possible, il n’y eut aucun changement. Un bon samedi matin, étant en forme, je pris un grand sac vert et tout ce qui trainait s’y engouffra, souliers, jouets, papiers, revues etc. Je déposai le tout à la rue, car les éboueurs passaient tôt le lundi matin.
Mes amours, petits et grand, cherchèrent toute la fin de semaine leurs bébelles. Ma réponse à leur « as-tu vu.. », était : « j’ai ramassé bien des traineries, mais rien d’important car si cela avait été le cas vous les auriez serrés. »
Le lundi matin, en attendant les éboueurs, mon mari me demanda si j’avais mis les déchets à la rue, je répondis que cela fut fait après le ménage de la maison le samedi précédent. Il eut un éclair dans sa tête et se précipita dehors pour reprendre le sac de déchets des mains des éboueurs. Les souliers ne traînèrent plus sous la table. Les enfants se ramassèrent un peu plus, mais cela pris quelques années pour en venir à bout. Il a fallu d’autres conséquences…
Vous les femmes, demandez de l’aide de la part des enfants et du mari, mais vos paroles tombent dans un grand trou noir et disparaissent à jamais. À vous, de trouver un moyen de vous faire entendre et de trouver des conséquences qui vont aider à les responsabiliser.